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DOIGTAUBUT: HOMMAGE EN LARMES (2)

HOMMAGE EN LARMES (2)

Baye As et moi sommes amis depuis toujours. Tout petit, je croyais que notre maison était le monde et celles des voisins, ses quartiers environnants. Je lui prêtais un savoir et un pouvoir très au-delà des limites de l'imaginable. Et cela dura jusqu'au jour où je découvris que l'avalanche de mots gentils du petit bout-de-choux que j'étais à son endroit heurtait sans cesse sa modestie légendaire. Il avait des réserves de tendresse intarissables et m'en couvrait sans mesure. Ce trop plein d'affection me permit ainsi de grandir paradoxalement en roi dans un environnement où la vie était souvent d'une méchanceté lancinante. Le contexte affectif nourrissant dans lequel je nageais était anesthésiant et prenait le dessus sur tout le reste. Papa connaissait les mots qui soulagent. Lors de nos tête-à-tête qu'il provoquait à chaque fois qu'une situation la commandait, chacune des phrases qu'il glissait sous la mâchoire me rechargeait les batteries, me rectifiait et m'enseignait d'avantage de choses à savoir pour mieux vivre en harmonie avec l'autre. Sa démarche empreinte de sagesse et sa grande maitrise du saint coran, sa référence fixe et immuable, justifiaient pertinemment le choix porté sur lui par ses concitoyens pour diriger les prières au sein de la grande mosquée de Thiadiaye.
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