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DOIGTAUBUT: HOMMAGE EN LARMES (1)

HOMMAGE EN LARMES (1)

Mes larmesles grandes premières !

Telles des vagues en furie, elles modifièrent mon visage qui pourtant gardait un aplomb à toute épreuve. Mon pull-over, incapable de retenir l’énorme quantité de liquide qui coulait abondamment de mes yeux rouges de souffrance, la laissa inonder la surface de mon ventre soudainement aplati par l’inquiétude et se glisser par delà ma ceinture…

Je ne su comment un corps aussi frêle que le mien pouvait contenir un volume aussi important de larmes. Papa venait d’être ravi à notre affection. Je cru que le ciel s’écroulait sur moi seul…

J’ai décidé d’en parler !

Cet évènement qui me brisa l’âme survint le 18 novembre 1989 rendant cette date aussi inoubliable que celle de ma venue au monde. J’en souffris atrocement pendant un temps. La phase de choc passée, la foi m’obligea à faire mienne la volonté divine : il fallait s’y faire. J’allais continuer ma route seul, sans El hadji Omar DIEYE, mon père et ami que j’appelais gaiement Baye As. Baye signifiant père en langue wolof et As, en plus d’être le diminutif de El hadji, garde en même temps tout le sens que lui confère la langue française. Son art de vivre le mettait toujours à l’abri des vices et sa vivacité intellectuelle n’avait d’égal que son charme physique. Malgré la très grande différence d’altitude spirituelle qu’il y avait entre lui et moi Baye As se mettait à mon niveau pour tenter de graver sur moi quelques étincelles de son savoir et des nombreuses vertus qui le caractérisaient et qui faisaient sa grandeur. Hélas !

Il me laissa toutefois, en guise de provisions pour la route, des mots et des phrases qui, même de son vivant, me redonnaient la force de relancer le processus de vie à chaque fois que j’avais l’esprit courbaturé.

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